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« Qui peut croire que cette charte sera utile pour s’opposer à la radicalisation qui gangrène une partie des musulmans en France ? »
Bruno Retailleau

« Qui peut croire que cette charte sera utile pour s’opposer à la radicalisation qui gangrène une partie des musulmans en France ? »

Emmanuel Macron a salué un « engagement net, clair et précis en faveur de la République » après la signature par le Conseil français du culte musulman de la « charte des principes » de l’islam de France.

Retrouvez la réaction de Bruno Retailleau :

« La signature d’une charte des « principes de l’islam de France » pour laquelle le Président de la République crie victoire s’apparente plus à un effet d’annonce qu’à une mesure qui aura la moindre efficacité pour lutter contre l’islam politique. 

Le Gouvernement, pour montrer qu’il s’agite, n’a pas hésité à rompre avec les principes républicains qui séparent religion et État et a investi le champ religieux. Pour quel résultat ? Aucun à n’en pas douter. 

D’abord, qui peut raisonnablement croire que cette charte prévoyant la labellisation des imams sera d’une quelconque utilité pour s’opposer au processus de radicalisation qui gangrène une partie des musulmans en France ? Les imams les plus radicalisés trouveront même gloire à évoluer et prêcher en dehors du système. 

Ensuite, lorsque l’on regarde les conditions dans lesquelles la charte a été adoptée, on constate que c’est déjà l’échec. Sur les 9 fédérations musulmanes, 4 ont refusé de s’associer à la charte. Comment le Président de la République peut-il triompher ? Ces refus montrent au contraire l’ampleur du rejet des principes républicains par une partie des représentants du culte musulmans. 

Lorsque le Président de la République parle « d’engagement fort et clair », il écrit une histoire qui n’existe pas. Faire croire aux Français que cette charte constitue « une étape extrêmement importante » pour régler la question de la radicalisation de l’islam n’est qu’un nouvel exemple de l’ultra communication de l’Élysée. C’est d’ailleurs la 3ème charte signée par l’État avec les représentants du culte musulmans. Les 2 premières n’ont eu aucun effet pour contrer l’islam radical. 

Alors que pour lutter vigoureusement contre la radicalisation, il faudrait appliquer la loi avec fermeté et n’accepter aucune dérive, le Gouvernement se contente d’une charte rejetée par une partie des signataires et s’oppose à l’interdiction du port du voile pour les enfants. »

Bruno Retailleau
Président du groupe Les Républicains au Sénat