12.05.2021. La commission mixte paritaire sur la loi confortant le respect des principes de la République, s’est soldée par un échec.
La République En Marche a, avec méthode, refusé la quasi totalité des propositions du Sénat qui visaient à renforcer un texte dont la portée restera désormais très limitée.
Le gouvernement avait déjà réduit le périmètre de la loi en excluant les questions d’assimilation et d’immigration de son projet ; comme si on pouvait se poser la question de la lutte contre le radicalisme islamiste sans se préoccuper de ses sources.
Avec cette commission mixte paritaire non conclusive, on constate malheureusement que le gouvernement a demandé que les mesures fortes issues du travail sénatorial et qui tendaient à donner un peu de contenu au projet de loi soient rejetées. Le gouvernement a une vision bien modeste et pour tout dire bien inefficace de la lutte contre le séparatisme. A titre d’exemple, il accepte que les accompagnatrices scolaires soient voilées. Il refuse que les listes communautaristes soient interdites. Il refuse que les titres de séjour ne puissent pas être délivrés à ceux qui rejettent les principes de la République. Il refuse que, pendant les compétitions sportives officielles, les tenues communautaristes soient bannies…
Comme le laissaient présumer les débats et la sémantique évolutive gouvernementale qui est passée de la lutte contre l’islam radical à la lutte contre le séparatisme pour en arriver à un texte sur le respect des principes de la République, la montagne va accoucher d’une souris.
Le gouvernement va même jusqu’à remettre en cause la liberté scolaire, mesure aussi injuste qu’inutile qui sera sans effet pour lutter contre la radicalisation des plus jeunes.
Le verbe du gouvernement et d’Emmanuel Macron est aussi haut que les textes sont faibles. En définitive, en dépit de quelques mesures qui vont dans le bon sens, la loi confortant le respect des principes de la République ne changera en rien la lutte contre le radicalisme islamiste. Ce n’est une fois encore qu’un coup de com.