La délégation aux droits des femmes vient de rendre un rapport accablant sur l’industrie de la pornographie.
Ce rapport émet une vingtaine de propositions afin d’alerter le Gouvernement et l’opinion publique sur les violences massivement perpétrées par et dans l’industrie pornographique, ainsi que sur les représentations sexistes, racistes, homophobes et inégalitaires que promeut aujourd’hui ce business mondial du sexe.
Depuis l’apparition de grandes plateformes de streaming sur Internet, au milieu des années 2000, la diffusion de contenus pornographiques est devenue massive, favorisant la recrudescence de contenus de plus en plus ‘trash’, sans aucun contrôle. Les producteurs ne craignent pas d’exploiter la vulnérabilité économique et psychologique de femmes jeunes et de réaliser des tournages dans des conditions déplorables.
Face à des productions qui atteignent le paroxysme de la violence, la société doit réagir en renforçant la répression pénale contre les responsables de cette industrie, en favorisant l’émergence de plaintes des victimes, et en imposant aux plateformes de supprimer gratuitement les vidéos lorsque les femmes en font la demande.
Le rapport préconise un renforcement des pouvoirs de l’Arcom (ex-CSA) pour imposer des amendes dissuasives aux sites pornographiques accessibles aux mineurs. Le Sénat demande au gouvernement d’imposer des dispositifs de vérification d’âge et de mener une campagne de communication autour des dispositifs de contrôle parental.
Alors que deux tiers des jeunes de moins 15 ans ont déjà eu accès à des images pornographiques, la lutte doit aussi passer par l’éducation, estime le rapport, pour qui la marchandisation des corps et la pornographie devraient être abordées dans les établissements scolaires.