Le 30 octobre 2023, le Sénat a voté en faveur de l’interdiction de l’écriture inclusive, marquant ainsi le triomphe de l’universalisme sur le différentialisme.
Notre langue est notre patrimoine commun. C’est le message que les sénateurs LR, derrière les voix de Pascale Gruny et de Cédric Vial, a souhaité délivrer en votant une proposition de loi LR pour interdire l’usage de l’écriture dite « inclusive ».
D’abord, parce qu’il en va de la responsabilité des hommes et des femmes politiques de préserver la clarté, l’intelligibilité et l’accessibilité de notre langue dans un contexte de baisse du niveau des élèves en lecture et en orthographe et de recul de l’apprentissage du français dans le monde.
Par ailleurs, ceux qui défendent ce qu’ils présentent comme un « progrès social » font en réalité appel à un raisonnement qui confond le genre grammatical et le sexe, en stipulant ainsi que les mots auraient un sexe. En cherchant à retrouver une langue originelle « pure » que la gent masculine aurait pervertie, ils dénaturent en réalité un héritage commun.
A l’absurdité de la sexualisation de la langue – qui n’est jamais qu’un outil qui sert ceux qui l’emploient – s’ajoute l’illisibilité des textes écrits en écriture inclusive. Et en réservant la maîtrise de cette écriture à une caste de spécialistes (nos règles grammaticales ainsi que le vocabulaire de notre langue française nécessitent déjà un long apprentissage !), la complexification de l’orthographe a des effets d’exclusion sociale. En définitive, l’écriture inclusive produit l’effet inverse de ce qu’elle prétend défendre.
Lors de son inauguration de la Cité de la langue à Villers-Côtteret, Emmanuel Macron vantait le 30 octobre les vertus de notre « langue française qui nous rassemble dans notre unité et notre diversité« . Les sénateurs LR espèrent que l’Assemblée nationale se saisira bientôt de ce texte pour que les mots prononcés par le président de la République soient suivis d’actes concrets car, comme il le dit lui-même, « dans cette langue, le masculin fait le neutre. On n’a pas besoin d’y rajouter des points au milieu des mots ou des tirets ».