C’est dans le cadre de la commission d’enquête sur « les dysfonctionnements qui ont conduit à l’assassinat » de Samuel Paty le 16 octobre 2020, que sa sœur a été entendue par les sénateurs ce 17 octobre 2023. Alors que la France est une nouvelle fois endeuillée par l’assassinat de Dominique Bernard par la barbarie islamiste, ces événements nous disent combien il est urgent d’en finir avec la tergiversation et les renoncements.
Pendant 1h30, Mickaëlle Paty a échangé avec les sénateurs, leur livrant son analyse juridique et intellectuelle de la situation de l’école et du traitement des professeurs. Elle met en exergue les failles étatiques et idéologiques qui ont conduit à l’assassinat de son frère, au sein d’une école où « l’entrisme islamique est à l’œuvre ». Sans mâcher ses mots mais avec calme et sang-froid elle pointe la responsabilité de l’Éducation nationale et le rapport de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche.
En cause ? Les lâchetés idéologiques d’abord qui, à l’école, prennent le dessus. La « bienveillance » face au sentiment religieux conduit à la « censure et immanquablement, à une application différenciée des règles en fonction de l’appartenance religieuse, octroyant finalement plus de droit à certains, véritable ferment de discorde et de séparatisme. » Elle met aussi en cause l’inversion du rapport de force : ce ne sont pas l’autorité du professeur et la transmission des savoirs qui priment mais le pouvoir et la volonté de parents d’élèves et celle des élèves qui refusent de s’intégrer.
C’est aussi la culture du « pas-de-vague », responsable de l’isolement et de la stigmatisation des professeurs, qu’elle condamne avec force. « Dans ce monde, on valorise le sujet obéissant passif parfois lâche et on dénigre en qualifiant de traître le sujet rebelle qui pourtant a agi « comme il convient » au sens de la morale » dit-elle aux sénateurs avant de fustiger des formations à la laïcité insuffisantes pour les jeunes professeurs qui, trop souvent dévoient d’ailleurs cette notion.
Cette audition lucide n’en est pas moins glaçante. Le chantier est immense. La dévotion des professeurs qui rend possible le pacte républicain doit impérativement, enfin, être prise en compte. Ceux qui prennent au sérieux les exigences de la transmission ne peuvent voir leur vie fauchée. Tirer les leçons de ces actes de barbarie et combattre l’islam radical avec des réponses fermes, c’est le meilleur hommage que l’on puisse rendre à ces deux hussards de la République.