Le Sénat a adopté à l’unanimité un texte pour renforcer tous azimuts la prévention des feux de forêts. Les sénateurs s’étaient saisis de la problématique dès le printemps dernier, au travers d’une mission de contrôle sur l’intensification et l’extension du risque incendie. Le déclencheur avait alors été le feu majeur de Gonfaron (Var), qui avait coûté la vie à deux personnes et détruit 7.000 ha dans la plaine des Maures en août 2021.
Les surfaces brûlées pourraient augmenter de 80 % d’ici 2050
La mission de contrôle a mis en évidence des perspectives inquiétantes : en région méditerranéenne, les surfaces brûlées pourraient augmenter de 80 % d’ici 2050 ; près de 50 % des landes et forêts métropolitaines pourraient être concernées par un risque incendie élevé, contre un tiers en 2010 ; la période à risque fort sera trois fois plus longue, avec des feux hivernaux qui devraient se multiplier, comme on l’a déjà vu cette année ; les incendies de végétation ou de terres agricoles devraient aussi se développer, y compris en périphérie des villes.
Parmi les mesures phares, figure un renforcement des obligations légales de débroussaillement, par exemple en majorant les sanctions en cas de non-respect ou en conditionnant la vente d’un terrain au respect de ces obligations et l’interdiction de fumer dans un bois ou une forêt classée à risque d’incendie.
Les sénateurs ont en outre complété la proposition de loi pour tenir compte des « retours d’expérience » des feux hors normes qui ont frappé la Gironde l’été dernier. Ils ont ainsi souhaité donner « une assise juridique » à la pratique des « coupes tactiques » des arbres, mises en œuvre pour la première fois depuis 1949.