La priorité aujourd’hui, c’est de lutter contre l’immigration illégale, de diminuer l’immigration familiale et de reconduire à la frontière les déboutés du droit d’asile.
Au lieu de la rupture annoncée, c’est une simple posture qu’affiche le gouvernement sur l’immigration. Comme d’habitude, il semble faire mais il fait semblant. Ces annonces ne vont pas diminuer l’appel d’air migratoire mais gonfler au contraire les chiffres de l’immigration.
Plus d’immigration économique et doublement du nombre d’étudiants étrangers:pour «reprendre le contrôle» sur les flux migratoires, le gouvernement s’apprête à distribuer de nouveaux laissez-passer pour de nouveaux immigrés !
S’agissant des soi-disant quotas, ils n’ont rien à voir avec les plafonds que nous proposions. D’abord parce qu’ils ne visent pas à plafonner le nombre d’immigrés en fonction de nos capacités d’intégration, mais à atteindre des objectifs chiffrés, fixés sur le seul critère économique. Ensuite parce qu’ils oublient le regroupement familial, les étudiants étrangers et les naturalisations. Des objectifs quantitatifs à atteindre plutôt que des plafonds limitatifs à respecter : Emmanuel Macron reprend l’idée des quotas mais il inverse sa finalité ! Par ailleurs, accroître l’immigration de travail alors que notre pays est aux prises avec un chômage endémique et que le taux de chômage des étrangers est, en France, deux fois supérieur à celui des citoyens français, ce n’est pas sérieux.
Pourquoi ouvrir une nouvelle voie d’immigration alors que nous ne parvenons pas à maitriser les flux migratoires existants ? La priorité aujourd’hui, c’est de lutter contre l’immigration illégale, de diminuer l’immigration familiale et de reconduire à la frontière les déboutés du droit d’asile. Ce n’est pas aux passeurs de décider qui doit entrer sur le territoire français !
La réalité est crue : que ce soit sur le regroupement familial, les séjours pour soins ou le droit d’asile, la France est devenue le pays le moins exigeant d’Europe. Sur tous ces sujets, nous n’attendons pas du gouvernement qu’il fasse preuve d’une grande audace, mais qu’il commence au moins par se mettre au diapason des nouvelles règles en vigueur chez nos partenaires européens. Non, sur l’immigration, le compte n’y est pas. Ce défi, notre pays doit pourtant rapidement le relever.
Car si nous n’apportons pas une réponse républicaine à la question de l’immigration, d’autres y répondront autrement. Face au risque de séparation, nous devons renouer avec l’assimilation républicaine. Certes, elle implique un certain nombre de contraintes mais elle comporte la promesse de devenir pleinement Français.
Bruno Retailleau
Président du groupe Les Républicains au Sénat