A l’initiative des sénateurs LR, le Sénat a affirmé à l’unanimité son opposition à la conclusion de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur. Dénonçant les concessions significatives faites par la Commission européenne sur nos valeurs et nos standards en matière d’environnement et de droits de l’homme, les sénateurs ont appelé à la cohérence.
À quoi cela sert-il d’avoir des objectifs environnementaux ambitieux, si nous importons des produits qui ne respectent ni nos normes ni nos valeurs ?
Quel sens donner aux contraintes imposées à nos agriculteurs dans le cadre du Pacte vert – alors qu’ils souffrent déjà de la surtransposition des normes – face à un accord qui laisse entrer sur le territoire européen des denrées (bœuf, sucre maïs, éthanol) produits sans aucun contrôle en matière de déforestation, d’usage intensif de l’eau ou de traite des êtres humains ?
Que dire de la tolérance à l’importation sur notre territoire de produits présentant des résidus de pesticides ou d’antibiotiques dont l’usage est interdit en Europe ?
Les sénateurs demandent donc au Gouvernement de refuser catégoriquement tout accord commercial tant que des mesures miroirs en matière environnementale, sociale et de bien-être animal ne seront pas appliquées systématiquement pour empêcher la concurrence déloyale des importations qui en résulteront. Par ailleurs, ils réclament que l’impact cumulé de tous les accords de libre-échange sur le monde agricole soit enfin mesuré.
Le message du Sénat est très clair : l’accès privilégié au marché sud-américain ne peut se faire au prix de nos valeurs et de notre souveraineté alimentaire.