Face à l’accroissement des déserts médicaux, qu’aucun dispositif ne semble pouvoir enrayer, les sénateurs LR ont déposé une proposition de loi obéissant à une logique nouvelle pour inciter les jeunes médecins à exercer dans des zones sous dotées.
La part de la population française dépourvue en médecins généralistes a doublé en 3 ans, passant de 3,8% en 2015 à près de 6 % en 2018. Les aides de l’Etat se révélant malheureusement sans impact suffisant sur l’accès aux soins, ce sont les maires et les collectivités locales, bien qu’il ne s’agisse pas de leur compétence, qui sont en première ligne. Ils ont multiplié les initiatives innovantes pour essayer d’enrayer ce phénomène, réussissant à renforcer ponctuellement l’offre de soins, mais leurs moyens d’action restent limités face à un mouvement qui s’aggrave inéluctablement du fait du vieillissement de la population.
Les sénateurs proposent d’agir au moment de la formation des médecins en créant une 4e année d’internat pour les internes en médecine générale, qu’ils devront effectuer en priorité dans les zones sous dotées en cabinet libéral ou en maison de santé.
Cette année de professionnalisation se fera en lien avec un médecin tuteur référant et en exercice groupé. La rémunération se fera à l’acte comme en médecine libérale. Enfin, cette dernière année de troisième cycle comportera un volet formation à l’exercice de la médecine de ville et à la gestion d’un cabinet pour rassurer les jeunes médecins sur la charge administrative à venir.
Avec cette 4e année, qui dote les étudiants en médecine générale du même nombre d’années d’internat que les autres spécialités, les sénateurs estiment pouvoir déployer, immédiatement, puis chaque année ensuite, 3 900 internes dans des zones sous dotées. On peut raisonnablement espérer que ces internes forts de cette année d’expérience et de l’accompagnement que les collectivités pourront leur proposer, décideront de s’installer définitivement dans ces zones.